Une brave personne me téléphone de temps en temps selon un rituel invariable. Après une brève salutation, sans me laisser le temps de répondre, elle me parle de sa santé physique, de sa vie spirituelle, de ses divers besoins, puis elle coupe la communication en exprimant son bonheur de m’avoir rencontré.
N’est-ce pas ce que vivent certains chrétiens ? Ils s’adressent à Dieu dans une prière journalière, font part de leurs besoins, répandent devant lui diverses sollicitations en oubliant de laisser le Seigneur leur répondre.
Par quel moyen peut-il le faire, entre autres ? Nous parlons à Dieu par la prière ; il nous parle par les Saintes Ecritures, la Bible. La lecture du Livre des livres est trop fréquemment reléguée par une mauvaise gestion de notre temps, par l’habitude d’un oubli préjudiciable, par le fait d’une connaissance accumulée autrefois, lorsque nous la lisions quotidiennement. Ainsi, Dieu n’a plus droit à la parole. A nous le monopole de la conversation. A lui l’obligation du silence. Une rencontre à sens unique.
Sommes-nous vraiment conscients que la Bible est la Parole de Dieu ? Quand nos yeux la parcourent, nos cœurs doivent être largement ouverts pour entendre. Essayons de dire plus précisément : Je ne lis pas la Bible, j’écoute la voix de Dieu.
En réponse à la femme qui disait à Jésus : « Heureux le sein qui t’a porté… », le Maître répondra : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la gardent » (Luc 11/27-28).
Dans des temps éloignés, Dieu conseillait au peuple d’Israël : « Garde et écoute toutes ces choses que je t’ordonne afin que tu sois heureux… » (Deut. 12/28). « Celui qui m’écoute reposera avec assurance, il vivra tranquille sans craindre aucun mal » (Prov.1/33).
Le prophète Esaïe exhortera : « Quiconque parmi vous craint l’Eternel, qu’il écoute la voix de son serviteur » (Es. 50/10). Qui est ce serviteur par excellence ? Jésus. « Celui qui écoute ma parole et qui croit à celui qui m’a envoyé a la vie éternelle… Il est passé de la mort à la vie » (Jean 5/24).
N’oublions jamais l’exemple du roi David qui affirmait dans le psaume 119 : « Je n’oublie point ta Parole (v. 16). La révélation de tes paroles éclaire. Elle donne de l’intelligence aux simples (v. 130). Le fondement de ta Parole est la vérité (v. 160). Ta Parole est une lampe à mes pieds et une lumière sur mon sentier » (v. 105). Tout cela dans le même psaume.
Entendez la voix de l’apôtre Pierre : « L’herbe sèche et la fleur tombe, mais la Parole du Seigneur demeure éternellement » (I Pier. 1/25). Laissons Dieu nous parler.
Laurent Van de Putte