Quelques heures avant la crucifixion de Jésus, les apôtres ont vécu des heures inhabituelles. Ce sera l’institution de la Cène. Le Maître annonce qu’il ne mangera ni ne boira plus avec eux jusqu’à la venue du Royaume de Dieu (Luc 22/18). Il provoque leur étonnement en leur faisant part de la trahison dont il sera victime de la part d’un des leurs (Luc 22/21-22). Ils sont situés au plus grand tournant qu’ait pu connaître et que connaîtra l’humanité sans s’en rendre compte, quoique prévenus par le Seigneur. Et voilà que dans un instant aussi solennel, ils discutent pour savoir lequel d’entre eux est le plus grand (Luc 22/24). Après trois années et demi passées auprès de Jésus, où sont leurs progrès spirituels ? Aucun d’eux ne semble réaliser le jour et l’heure qui s’écoulent. Maintenant, dans nos temps de la fin, combien de chrétiens sont en accord avec le calendrier divin ?
En parlant à Simon Pierre, Jésus les prévient du danger qui les guette : « Simon, Simon, Satan vous a réclamés pour vous cribler comme le froment » (Luc 22/31). Mais, comme beaucoup de disciples, Simon annule la parole préventive du Seigneur par une prétention juvénile : « Je suis prêt à aller avec toi en prison et à la mort » (Luc 22/33). Ensuite, le Seigneur leur rappelle une expérience passée, mais leur état d’esprit leur fait comprendre au premier degré les propos spirituels adressés par Jésus (Luc 22/35-38). Maintenant, le Seigneur leur parle de l’imminence de sa mort : « Il faut que cette parole s’accomplisse en moi : Il a été mis au rang des malfaiteurs. Et ce qui me concerne est sur le point d’arriver » (Luc 22/37). Ont-ils vraiment analysé ce qu’ils entendaient ? « Et ce qui me concerne est sur le point d’arriver ».
En réfléchissant à leur attitude du moment et à celle qu’ils manifesteront une cinquantaine de jours plus tard, nous ne pouvons que nous réjouir de l’œuvre réalisée par le Saint-Esprit en si peu de temps.
Sachons que ces hommes n’étaient pas différents de nous. Leurs égarements, leurs attitudes, leur aveuglement des circonstances qu’ils vivaient font partie aujourd’hui de nos propres réactions. Réalisons-nous l’heure actuelle ? Sommes-nous attentifs au cadran de l’éternité ? Considérons-nous la promptitude de l’évolution des apôtres pendant ces quelques semaines ?
L’action transformatrice du Saint-Esprit en leur faveur demeure pour chacun de nous un merveilleux exemple et une indispensable nécessité.
Etre disciples de Jésus, avoir constamment présente la pensée de sa mort et de sa résurrection doit nous conduire à l’expérience de la Pentecôte pour une réelle et puissante transformation à l’exemple des chrétiens de cette première église.
Une immersion dans le Saint-Esprit est toujours d’actualité.
Laurent Van de Putte