Beaucoup de chrétiens ont donné leur cœur à Jésus, leur âme et leur esprit, afin qu’Il devienne le Maître et le guide de leur vie.
Quant au corps, il leur semble avoir peu d’importance. N’a-t-il pas été l’instrument du péché ? Demandez à l’ancien alcoolique ou l’ancien drogué ce qu’exprime le corps ? Il représente la nature charnelle si facile à enchaîner, cette chair qui nous fait pousser des cris de souffrance lorsqu’elle est en manque de sa ration de destruction.
Certains parviennent à le mortifier, à lui imposer des périodes de jeûne prolongées pour tenter de l’affaiblir. D’autres le flagellent à la période de Pâques ou s’obligent à marcher à genoux pendant des périodes de pèlerinage.
C’est un tout autre message que Dieu enseigne par la bouche de l’apôtre Paul : « Je vous exhorte donc à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable » (Rom. 12/1). « Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu » (I Cor. 6/12-20 à lire).
Pour être vivant, sain et saint, il doit être soigné, entretenu, propre et pur. Nous ne pouvons pas manger n’importe quoi si nous savons que cela est nocif, ou faire ce qui risque de l’affaiblir outre mesure. Veiller sur notre corps, ce n’est pas apporter à Dieu un culte extraordinaire mais tout simplement un culte raisonnable. Mes mains pour s’élever vers le ciel, mes lèvres pour apporter des louanges et des actions de grâces, une sainte célébration à notre Sauveur et Seigneur. Mon corps pour aller témoigner à celles et ceux qui ont besoin de connaître l’amour, la puissance et la grâce de Dieu aujourd’hui.
Et au-delà de toutes les prières d’intercession que je peux prononcer en faveur d’autrui, dans mon bureau ou dans ma chambre, mon corps pour exercer la religion préconisée par Jacques dans son épître : « La religion pure et sans tache, devant Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde » (Jacques 1/27). Se déplacer, aller au cœur de la souffrance, rencontrer les malheureux dans leurs différents contextes n’est pas vraiment possible sans l’utilisation de notre corps. Il ne peut demeurer statique. Ce n’est pas en le contraignant à se limiter pendant des mois dans la cellule de quatre ou cinq mètres carrés d’une retraite monacale que nous pouvons réellement nous en servir pour le bien de toutes les personnes de notre société.
Après avoir été le temple de l’erreur et du péché, j’offre mon corps à Dieu afin qu’il soit la demeure de la pureté, un lieu de louange, l’autel d’une glorieuse célébration, un moyen d’agir.
Laurent Van de Putte