Pascal COLLET
Nous lisons tout d’abord dans le livre du prophète Esaie, au chapitre premier des versets 10 à 16. Notons bien la dernière parole du verset 16 : « cessez de faire le mal ». A qui cette parole s’adresse-t-elle ?Le verset 10 nous parle du peuple de Gomorrhe, et des chefs de Sodome. Mais au verset premier nous voyons que le prophète parle sur Juda et Jérusalem. Quant au mal, Juda et Jérusalem était donc comparés à Sodome et Gomorrhe. Il est évident que la volonté de Dieu est que Son peuple, mis à part par et pour Lui, triomphe du mal. Ce texte n’est cependant encore que l’ombre des choses ; allons maintenant à la lumière du Nouveau Testament.
Cette lumière est vive : les juifs connaissaient le : « tu ne tueras pas ». Mais Jésus va plus loin, et parle de celui qui se met en colère contre son frère ( Mat 5/22). Quiconque lis ces textes avec un coeur simple ne manquera pas de faire sienne la conclusion exprimée par Paul au chapitre sept de l’épître aux Romains : «… Le mal est attaché à moi ».
Cette lumière et lucide :2 Tim 3/13. Elle prédit une augmentation du mal, une avancée. À cet égard, peu importe que nous ne soyons pas des meneurs mais des suiveurs. Il y a quant au mal des meneurs, des leaders d’opinion, des gens convaincus, surs d’eux-mêmes, plein de morgue et d’audace. Ils sont l’avant-garde du mouvement. Ils renversent les lois, rendent toute chose possible, discréditent ceux qui ne pensent pas comme eux. L’arrière-garde est constituée par des suiveurs, des gens influençables, qui n’iraient pas dans le mal s’il n’y étaient pas encouragés par le contexte. Mais notez bien ceci : l’arrière-garde passera aussi toujours là où l’avant-garde est passée. C’est une question de temps, de quelques années peut-être.
Cette lumière est salutaire. Certes, Jésus dira que celui qui fait le mal hait la lumière, et ne vient point à elle, de peur que ses oeuvres ne soient dévoilées. C’est là la réaction normale et naturelle de l’être humain. Mais, un autre choix est possible, et il est indiqué dans l’épître aux Ephésiens, au chapitre cinq et au verset 13 : se laisser convaincre par la lumière qui alors opère une oeuvre de transformation nous menant au salut en Jésus.
Cette lumière est glorieuse ! Dans le nouveau ciel et la nouvelle terre, il n’y a plus ni cris ni douleurs, car les premières choses ont disparu. Quant à l’état éternel des chrétiens, le mal n’a aucun avenir.
Lisons maintenant dans l’épître de Paul aux Romains, au chapitre 12 et au verset 21. L’Ancien Testament nous dit : « cesse de faire le mal », mais le Nouveau Testament dit : « ne te laisse pas vaincre par le mal, mais surmonte le par le bien ». Jésus est « passé par la » ! C’est en effet en Lui que la loi de l’Esprit de vie nous af- franchit de la loi du péché et de la mort (Rom 8/2). Le salut en Christ touche non seulement au pardon de nos péchés, à l’attribution de Sa justice parfaite, mais aussi à notre coeur et notre nature, de telle sorte que la puissance du mal devient une puissance vaincue. D’où : « ne te laisse pas vaincre par le mal… ». Ceci n’annule pas par ailleurs, les sages conseils de la Bible pour surmonter concrètement le mal, mais leur donne au contraire la force de la vie. Ainsi par exemple, Proverbes 3/29 nous encourage à discipliner nos pensées, à les rassembler sur le Christ ; Proverbes 20/22 nous exhorte à ne pas rendre le mal ; Proverbes 22/3 nous conseille de nous cacher devant l’apparition du mal. Ce texte ne vise pas à former des lâches mais des sages ; n’y a-t-il pas des choses qu’il vaut mieux ne pas savoir pour éviter quelques tentations ? Par rapport à l’informatique et à ses multiples applications, je préfère personnellement demeurer quelque peu « inculte » mais préservé, plutôt que de vouloir tout savoir et tout manipuler au risque de m’exposer au mal. Le Psaume 26 en son verset cinq nous rappelle qu’il faut choisir nos compagnies avec soin ; le Psaume 34 au verset 15 nous invite à nous éloigner du mal. Bien d’autres textes représentent de sages conseils, et lus dans l’optique de la loi de l’Esprit de vie en Jésus Christ sont recouverts du pouvoir de la vie divine pour nous permettre de surmonter le mal.
Nous le surmonterons quand nous sommes face à nous-mêmes à la lumière de Dieu, et que nous trouvons en nous ce qui ne va pas. Alors, par une attitude biblique nous surmontons le mal. Nous le surmonterons également quand nous sommes face à notre prochain: le mal qu’il nous fait révèle aussi le mal qui est en nous ! À ce titre, on peut dire que le prochain est un miroir devant nous.
Nous le surmonterons encore quand nous confrontons le monde avec son état d’esprit et ses habitudes. Qu’est-ce que le mal pour le monde ? Il s’en fait un jeu, un point de passage obligé. Mais pour le chrétien il n’en est pas ainsi, et notre victoire sur le mal n’est pas acquise quand nous disons : « tout le monde le fait », mais elle découle de l’horreur que nous avons du mal.
Quel beau message de victoire : ne te laisse pas vaincre par le mal, mais surmonte le parle bien.