Comme une personne malfaisante, avide de victimes, l’incrédulité se rencontre dans le monde, mais son terrain d’action privilégié n’est-il pas le peuple de Dieu lui-même ?
Au temps de Moïse, malgré tous les miracles extraordinaires, le mot n’est pas exagéré, l’incrédulité sévissait. Lorsque Jésus accomplissait son ministère rédempteur, elle tentait de visiter ses disciples et ceux qui l’entouraient. Dans les églises d’aujourd’hui, petites ou grandes, elle signale constamment sa présence de façon insidieuse. Dans certains milieux, de faux témoins de l’Evangile portant les marques de la religiosité ne vont-ils pas jusqu’à diminuer la suprématie de Dieu en prêchant ce qu’Il ne peut plus réaliser dans notre temps.
Nous pourrions appeler l’incrédulité, le fossoyeur des bénédictions divines, le vent contraire à l’action du Saint-Esprit. Elle est à l’opposé de la foi conquérante, cette foi qui permit à tant d’aveugles, de paralytiques, de lépreux et de désespérés de connaître une pleine délivrance.
Souvent Jésus prononcera ces paroles : « Ta foi t’a guéri ; ta foi t’a sauvé », paroles qui seraient inefficaces si nous laissions l’incrédulité accomplir son action, ou plutôt sa non-action, car elle engendre toujours la peur de faire, la peur de s’engager malgré toutes les promesses divines. Elle rend inactif celui qui en est touché.
Combien de chrétiens en souffrent dans les diverses assemblées. Ils aiment le Seigneur mais réalisent difficilement sa toute puissance.
Et pourtant, traversant toutes les pages de la Bible sur des siècles de distance, une question vient balayer les doutes : « Y a-t-il rien qui soit étonnant de la part de l’Eternel ? » (Gen. 18/14). « Rien n’est impossible à Dieu » (Luc 1/37).
Le Créateur de l’univers ne serait-il pas capable de surmonter tous les obstacles ? Celui qui a fait se dessécher le figuier en une nuit par sa seule parole n’a-t-il pas dit : « Si vous aviez la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : Transporte-toi d’ici là, et elle se transporterait ; rien ne vous serait impossible » (Mat. 17/20). C’est à Thomas que le Seigneur ressuscité dira : « Ne sois pas incrédule, mais crois » (Jean 20/27). Au père de l’enfant tourmenté : « Tout est possible à celui qui croit » (Marc 9/23).
Combien son cœur dut-il souffrir après être descendu de la montagne de la transfiguration, lieu d’une glorieuse atmosphère, lorsqu’il reprit ses disciples : « Race incrédule, jusques à quand serai-je avec vous ? jusques à quand vous supporterai-je ? » (Marc 9/19)
Ne brisons pas à nouveau le cœur du Sauveur par notre manque de confiance en son amour, en sa force et ses innombrables possibilités. Soyons les hérauts, et si possible, les héros de la foi pour la gloire du Seigneur.
Laurent Van de Putte