« Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, qui sont appelés selon son dessein » (Rom. 8/28).
Lorsque l’apôtre Paul écrira cette phrase, il dira : « Nous savons » ce qui peut se traduire aussi par : « Nous apercevons », démontrant ainsi une connaissance limitée.
Dieu fait concourir toutes choses pour le bien de ceux qui l’aiment.
Face à un tel propos, des chrétiens sont tentés de se révolter et dire : ‘certaines choses, peut-être, mais pas toutes choses ! La mort prématurée d’un enfant, l’accident qui vous laisse handicapé, la maladie détruisant vos projets si longuement élaborés… Dire : « toutes choses », le mot est un peu fort.’ Et pourtant !
Actuellement, nous voyons comme dans le reflet de l’eau d’une fontaine, comme dans un de ces vieux miroirs qui comportent bien des défauts, minimisant ou grossissant les traits, altérant plus ou moins les réalités.
Nos analyses s’accordent dans la pensée du temps présent, avec nos facultés si limitées, sans vouloir offenser quiconque. Peu de personnes vivent ici-bas avec la notion de l’infini.
Aujourd’hui, nous regardons notre vie et son histoire telle une tapisserie à l’envers. Vue de cette manière, elle n’offre aucune image valable. Des couleurs claires ici, plus sombres ou mélangées là, et, traversant toute la toile, un fil noir semble déchirer une certaine harmonie des teintes. Pourquoi ?
Chrétiens ! Lorsque nous serons dans le ciel, en voyant la tapisserie à l’endroit, nous réaliserons que même le fil noir avait son utilité.
Ce que Dieu permet, il le permet selon un plan, celui son dessein d’amour pour chacun de nous. Voyez toute sa création. Le peu que nous en découvrons nous plonge dans l’admiration. Ses œuvres portent la marque de la perfection malgré le fait que ce que nous percevons sort d’un chaos pénible. « La terre était informe et vide ; il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme » (Gen.1/2). Grandes sont la puissance, l’intelligence et l’action de notre Dieu.
Il est vrai que des hommes éprouvés, et non des moindres, ont maudit le jour de leur naissance, auraient préféré mourir dans le sein maternel. Plusieurs exemples sont cités dans les Ecritures. Devons-nous les suivre dans leurs moments d’égarement ? Nous comprenons leurs peines et leurs réactions ; nous réalisons qu’ils n’étaient que des hommes, comme nous.
Au moment de nos épreuves, prions le Seigneur afin qu’il nous préserve de leur état dépressif, de leur révolte, même inavouée, contre celui qui les aime et les veut avec lui dans l’éternité. Arrivera le jour où nous comprendrons. Un bonheur inexprimable sera notre lot.
Laurent Van de Putte