L’Eternel l’attaqua…et l’Eternel le laissa

Pascal COLLET
6 décembre 2009

L’Eternel l’attaqua…et l’Eternel le laissa

Nous lisons ce matin dans le livre de l’Exode, au chapitre quatre, les versets 19 à 26.

C’est vraiment un texte surprenant que celui-ci, voire même déroutant et cela pour deux raisons ; la première tient à la personne de Dieu, et la seconde à la personne de Moïse.

Dieu tout d’abord. Dans la parole de Dieu, comme dans notre pratique chrétienne, l’accent est davantage mis sur d’autres aspects de la nature morale de Dieu. Prenons par exemple le texte du psaume 103. Dans ce texte, Dieu est célébré pour Son pardon, pour la guérison qu’Il opère, pour la délivrance, pour Sa bonté, Sa miséricorde, Sa compassion. Bien évidemment tout cela est vrai, et très digne de louange. Mais il faut ajouter à ces traits de la nature de Dieu : la sagesse, la justice, la sainteté, qui sont aussi dignes de louange  que les premières. Or dans ce texte, nous n’avons pas Dieu qui pardonne mais Dieu qui attaque ; nous n’avons pas Dieu qui guérit mais Dieu qui rend malade même dans une perspective de mort physique, et ça, c’est bien évidemment étonnant.

La deuxième raison tient à la personne de Moïse. Jeune bébé, l’oeil de Dieu fut sur lui et on peut dire qu’il fut sauvé des eaux par la providence de Dieu. Puis le voilà formé à l’école de Dieu ; puis vient le temps d’une révélation personnelle de Dieu au travers du buisson ardent. Dieu l’appelle, puis le mandate pour une mission  étonnante, et enfin c’est Dieu Lui même qui donne le top de départ pour ce voyage  en Égypte, avec dans sa main le bâton de Dieu. Alors, quand nous arrivons à ce verset 24, nous sommes étonnés !

Ce qui apparaît très clairement, c’est que Dieu a une affaire sérieuse à régler avec cet homme qu’Il a choisi et qu’Il envoie. Cette affaire est si sérieuse, qu’elle nécessite que Dieu vienne contre Moïse. Dieu agit d’une telle manière que l’alternative est simple : ou la maladie l’emporte dans la mort, ou ce qui doit être fait le sera et Moïse vivra et servira. Ce texte si surprenant nous dit donc fortement que toutes les choses qui doivent être faites doivent l’être selon Dieu. Ceci choque peut-être le relativisme ambiant qui semble toucher de plus en plus de chrétiens, mais ce sont les textes de la Bible qui doivent renouveller notre intelligence et nous faire comprendre les voies de Dieu. Dieu attendait un acte d’obéissance de la part de Moïse et rien d’autre. Séphora si elle l’avait voulu, aurait pu remuer ciel et terre pour tenter de trouver une solution pour Moïse, rien n’y aurait fait. Même la prière dans ce cas n’aurait servi à rien. Un acte d’obéissance était la clé de la délivrance. Il fallait que le fils de Moïse soit circoncis.

Venons-en justement à la circoncision. C’était le signe de l’alliance de Dieu avec Abraham et le peuple selon le livre de la Genèse au chapitre 17 et au verset 10. Au moment où Moïse allait entrer dans son service pour Dieu, il fallait donc que soient pleinement assurées son identité et sa vocation. Voilà pour la circoncision de son fils, mais il en est une autre qui avait autant d’importance que la première: celle du coeur. Lisons par exemple dans le livre de Jérémie, au chapitre quatre et au verset quatre, et ajoutons aussi le chapitre neuf, les versets 25 et 26. Les circoncis dans la chair de l’époque faisaient partie des  incirconcis de coeur que menacait le jugement de Dieu ! Nous ne sommes plus dans cette alliance, mais la réalité d’une autre circoncision est clairement posée dans le nouveau testament. Lisons dans l’épître aux Colossiens, au chapitre deux et au verset 11 : la circoncision de Christ. Savez-vous pourquoi nous avons de la peine avec cette circoncision là ? Parce qu’elle signifie : retranchement, séparation, et que notre nature préfère l’association à la séparation. Qui ici  refuse les avantages du ciel? Personne ! Mais nous voulons aussi les avantages de la terre ! Nous pouvons désirer les « choses d’en haut » mais aussi « celles qui sont sur la terre » ! Nous pouvons soupirer après la présence de Dieu et après celle des idolâtres, païens, corrompus et mondains via  quelquefois l’écran de télévision ! Nous pourrions être tentés d’aimer le ciel est d’aimer le monde ! Mais il y a une oeuvre qui va à l’encontre de cela, et qui est précisément la circoncision de Christ. C’est un retranchement !

Étienne, s’adressant aux croyants du sanhédrin leur dira qu’ils sont  incirconcis de coeur et d’oreilles et qu’ils s’opposent toujours au Saint Esprit. Mes frères et soeurs, la circoncision de Christ est dans la pensée et le travail du Saint Esprit. Voulez-vous bien vérifier que vous êtes d’accord avec le Saint Esprit ?

« Je ne suis pas Moïse ! » diront certains. Certes, mais si Dieu a une affaire sérieuse à régler avec vous, alors de grâce ne raidissez pas le cou, donnez à Dieu ce qu’Il réclame.

Concluons sur ses beaux mots du début du verset 26 de notre première lecture : « et l’Eternel le laissa ». Dieu avait obtenu ce qui était nécessaire à la poursuite de l’oeuvre. L’obéissance avait été consentie et avait fait cesser cette épreuve. La main de Dieu qui s’était posée contre Moise pouvait donc maintenant se retirer. Moïse s’est relevé, a continué son voyage et a accompli le service que Dieu lui destinait.