quels critères pour « une justice qui surpasse » ?

Pascal COLLET
15 novembre 2009

quels critères pour « une justice qui surpasse » ?

Nous lisons dans l’Évangile de Matthieu, au chapitre cinq et au verset 20.

Puisqu’il s’agit de notre justice, la question que nous devons nous poser est la suivante : quels critères appliquerai-je à ma vie? Les scribes et les pharisiens, croyant en Dieu, avaient leurs critères. Jésus dira dans l’Évangile de Marc qu’ils avaient établi leurs traditions annulant ainsi la Parole de Dieu (Mars 7/13). Selon leurs critères, ils étaient justes. Selon les critères de Dieu, ils ne l’étaient pas ! D’où l’opposition au message de Jésus, l’absence de repentance et le rejet de Jésus.

Imaginons quelques-uns de ces critères aujourd’hui. L’un des plus communs dès qu’il s’agit de religion, de foi, de paradis, est énoncée sous une forme bien connue : « je n’ai ni tué, ni volé. » Ceci semble ouvrir droit pour certains à la faveur de Dieu. Tant mieux pour ceux qui n’ont été ni tués ni volés, mais les critères de Dieu sont tout autres. Jésus, avant et après le verset lu en introduction précisera la pensée de Dieu là-dessus.

Autre chose : à la question posée quelquefois pour savoir si mon interlocuteur s’était converti à Dieu, cette réponse est revenue à quelques reprises : « je prie Dieu dans tel groupe ou dans telle église. » Loin de moi de vouloir rabaisser l’importance de la prière, mais en ce qui concerne le salut et la démarche qui vise à celui-ci, ce n’est pas de savoir si la personne prie qui compte, mais bien si elle s’est convertie à Dieu dans la repentance et la foi en Jésus.

À l’inverse de la réflexion précédente, une autre : « ce n’est pas parce qu’on prie qu’on est sauvé » ! Bibliquement, ceci est vrai ; le pharisien montant au temple pour prier n’est pas celui qui est ressorti justifié. Pour autant, ce critère peut être complètement faux, si il est dit par une personne se prétendant chrétienne mais qui ne prie pas ou qui ne prie plus:elle cherche manifestement à justifier l’absence de prière, au lieu de chercher à prier, ou à prier de nouveau!

D’autres disent : « la vie spirituelle et l’église c’est quand j’ai le temps. » Un examen attentif des voies de Dieu et des priorités qui en découlent mettent à mal ce genre de raisonnement. On pourrait continuer presque indéfiniment à énumérer nos sentences humaines, c’est-à-dire nos critères et à réaliser qu’ils sont caducs aux yeux de Dieu. Nous pourrions même en avoir le vertige ! Mais pourquoi cette attitude est-elle si fréquente ? En réalité, nous cherchons souvent à nous mettre en sûreté. Nous pouvons nous sentir gênés par la transcendance de Dieu ou la vérité de Sa Parole, et alors nous imaginons une situation intermédiaire qui nous permet de nous sortir de cette gêne. En réalité, nous nous mettons  en danger ! Car l’assurance biblique n’est pas le fruit du remplacement des critères de Dieu par les nôtres, mais d’une marche dans la vérité, dans la lumière, dans laquelle nous avons besoin du précieux pardon de Dieu acquis par le sang de Son Fils, mais dans laquelle ce sont les critères de Dieu qui s’imposent.

La Bible ne laisse planer aucun doute là-dessus : dans l’avenir, les critères de Dieu s’imposeront. Lisons dans le livre de l’Apocalypse, au chapitre 20 et au verset 15. Nous sommes là dans les « dernières assises » du monde, dont Dieu est le juge. Y a-t-il tractation ? Arrangement ? Parlemente-t-on avec Dieu ? Non. La chose est décidée depuis longtemps. Dieu n’a eu recours à aucun conseiller et aucun communiquant ; Son critère est juste, il n’en changera pas. Allons maintenant dans la première êpitre aux Corinthiens, au chapitre trois et au verset 13. Il s’agit ici du tribunal de Christ, concernant les disciples de Jésus. Qu’ont-ils fait de leur vie spirituelle ? Comment l’ont-ils vécu ? En un instant, à ce moment-là, les critères divins s’imposeront. Le feu révélera avec vérité ce qu’aura été l’oeuvre de chacun. La paille, le foin et le chaume ne commenceront pas à exister à ce moment-là ! Ils le sont déjà d’aujourd’hui, et consistent dans l’intrusion humaine en pensée et actes pour vivre la vie de Dieu.

La seule conclusion sage à laquelle nous arrivons alors est la suivante : puisqu’il est certain que les critères de Dieu s’imposeront dans l’avenir, il faut qu’ils s’imposent dans nos vies dès à présent.

Au Psaume 74 et au verset quatre, Asaph note avec douleur que les adversaires du peuple de Dieu ont remplacé les signes de Dieu par les leurs. On peut comprendre cela puisqu’il s’agit des adversaires du peuple de Dieu.Mais comment pourrions-nous comprendre que le peuple lui-même commette cette folie de remplacer les critères de Dieu par d’autres ? Il nous faut nous en tenir à Sa parole ou y revenir pour tout ce qui touche à la vie spirituelle ; il y a des critères absolus de Dieu quant à la démarche du salut, à l’obéissance, à une véritable vie de l’Esprit, au témoignage chrétien, à la sainteté de vie, au contenu de la vie de nos églises.

Si nous choisissons les critères de Dieu que va-t-il se passer ? D’abord, il y aura de la repentance, c’est-à-dire un changement de mentalité. Là où il y avait de la justification, de la contestation, de l’arrangement avec la Parole de Dieu, il y aura maintenant acceptation. La deuxième chose qui va se passer, c’est que nous allons crier à Dieu, tant le sentiment de nos besoins spirituels sera vif. Et enfin, il y aura plus de gloire dans nos vies, je parle d’une gloire concrète, celle qui va faire que notre justice va surpasser celle des scribes et des pharisiens par une possession plus réelle de Jésus.

Qu’il en soit ainsi!