Les personnes capables de donner une partie de leurs organes vitaux en faveur d’un malade méritent une bonne mesure d’admiration. Physiquement, elles s’appauvrissent pour enrichir de plus faibles. Elles sont un peu dans le même état d’esprit que ces hommes prenant à leur compte des erreurs qu’ils n’avaient pas commises, des actions malhonnêtes qu’ils n’avaient pas pratiquées.
Moïse intercédant pour un peuple coupable : « Pardonne maintenant leur péché ! Sinon, efface-moi de ton livre que Tu as écrit » (Ex. 32/32).
Esdras lorsqu’il apprit la désobéissance des Israélites dès son arrivée à Jérusalem : « Au moment de l’offrande du soir, je tombai à genoux, j’étendis les mains vers l’Eternel, mon Dieu, et je dis : Je suis dans la confusion, et j’ai honte, ô mon Dieu, de lever ma face vers toi ; car nos iniquités se sont multipliées par-dessus nos têtes, et nos fautes ont atteint jusqu’aux cieux. Depuis les jours de nos pères, nous avons été grandement coupables… » (Esd. 9/5-8). Nos iniquités, nos fautes depuis les jours de nos pères ! Comme si c’était les siennes.
Daniel, sa longue et déchirante prière dans laquelle il prend des parts qui ne lui reviennent pas : « Nous avons péché, nous avons commis l’iniquité, nous avons été méchants et rebelles, nous nous sommes détournés… A nous la confusion de face… » (Dan. 9/5-19).
Plus près dans le temps, l’apôtre Paul : « Je voudrais moi-même être anathème et séparé de Christ pour mes frères » (Rom. 9/3).
Et au-dessus de tous, Jésus qui a porté les souillures du monde jusqu’à mourir sur un bois d’infamie. Malgré les douleurs insupportables du Calvaire, un des deux brigands crucifiés en même temps que le Seigneur confessera dans un souffle : « Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos crimes ; mais celui-ci n’a rien fait de mal » (Luc 23/41).
Toutes les valeurs d’entraide, de services rendus gratuitement, de générosité au point de se dépouiller pour assister les pauvres, les malades, les personnes brisées, sont dépassées par le sacrifice de Jésus. Non seulement Il a offert sa vie en sacrifice, mais encore son honneur, tout ce qui fait la grandeur de sa personne.
Bien plus que de donner en abondance, Il se donne Lui-même pour une humanité qui ne le mérite pas.
Ne devons-nous pas consacrer un certain temps à considérer, réfléchir sérieusement et analyser un sujet semblable ?
Jésus s’est substitué pour chacun de nous.
Laurent Van de Putte