anciens sentiers ou chemins non frayés?

Pascal COLLET
25 octobre 2009

anciens sentiers ou chemins non frayés?

Nous lisons dans le livre du prophète Jérémie, au chapitre 18 et au verset 15, et au chapitre six le verset 16.

Il y a dans ce texte un constat et une démarche à faire : le constat est de Dieu. C’est comme si Dieu disait à son peuple : « ce n’est plus comme avant », le « avant » représentant ici les anciens sentiers c’est-à-dire les propres voies de Dieu. Les anciens sentiers : la révélation divine ne datait pas du jour précédent ! Les voies de Dieu sont le fruit de Sa révélation. Avec ces textes, nous n’avons donc pas la querelle des anciens et des modernes, querelle alimentée essentiellement par les opinions et les goûts de chacun. Nous sommes ici non sur le terrain de l’opinion mais sur celui de la révélation divine.

« Notre avenir est dans le rétroviseur ! » Ainsi parlait un pasteur, non par nostalgie ni culte du passé, mais pour indiquer cette réalité suivante : nous chrétiens d’aujourd’hui, nous sommes des héritiers. Nous ne sommes pas une génération spontanée qui n’aurait été précédée par rien. Nous sommes les héritiers de l’église fidèle et véritable de tous les siècles, et au-delà d’elle, du Nouveau Testament et donc du Christ  Lui-même qui batît l’église et en prend soin. Voilà le « rétroviseur » !

Je partage bien rapidement quelques traits de mon vécu chrétien d’il y a 25 à 30 ans : une foi simple, qu’on appelait la foi du charbonnier, mais une foi réelle engendrant des actions de Dieu. Pour les chrétiens, il suffisait que cela soit écrit dans la Bible pour y obéir et pour recevoir. Nous vivions alors dans un dénuement bien vécu, une simplicité de bon aloi, l’important étant la marche avec Dieu. Dieu justement me semblait être davantage mis en avant que maintenant ; le temps n’était pas  aux goûts de chacun, mais au fait de désirer être agréable à Dieu. Je pourrais aussi parler de l’importance de l’obéissance, de la séparation, de la vie de l’Esprit, de la prière, et de l’attente du retour de Jésus, plus accentuée qu’aujourd’hui. Ces choses ne sont-elles que d’une époque, ou constituent-elles les anciens sentiers ? Poser la question c’est y répondre.

Nous vivons depuis des années un temps de foisonnement d’idées neuves sur tout : sur Dieu, sur le salut (un grand prédicateur français aurait dit qu’il ne fallait plus prêcher la repentance au pécheur comme il y a 25 ans. Mais alors, quel salut leur propose-t-on, sans repentance ?), sur le culte, sur l’évangélisation, sur l’église qu’il faudrait réinventer, sur le couple…. nous vivons une réelle emprise des pensées humaines sur la révélation biblique. Mais toutes ces pensées, appartiennent-elles aux anciens sentiers ou aux chemins non frayés ?

Avouons-le, quelquefois ces idées neuves captives non après un examen spirituel sérieux, mais parce qu’elles sont plaisantent. Si l’on gratte un petit peu, on s’apercevra sans peine qu’elles sont plaisantent parce qu’elles induisent moins de consécration, une sainteté au rabais, et bien des éléments qui ont à voir avec ce que la Bible appelle la chair.

« Et avec les anciens sentiers, ne craignez-vous pas à l’immobilisme ? » Ainsi s’interrogent plusieurs. Je leur réponds qu’il y a effectivement un risque, le risque que les anciens sentiers ne deviennent un prétexte à ne conserver que des formes religieuses même évangéliques. Mais ce risque peut être aisément combattu : avec qui marchons-nous ? Avec Celui qui s’appelle « je suis ». Ce sont Ses voies. Il nous offre la vie de Son Esprit qui, s’appuyant sur la parole écrite offre un renouvellement intérieur constant, qui fait que l’ancien est toujours nouveau, frais.

Si nous voulons les anciennes bénédictions, prenons les anciens sentiers !

Les textes lus sont venus dans mon coeur dans les premiers jours de septembre alors que nous randonnions avec mon épouse. Une carte IGN à la main, scrutant le balisage souvent bien conçu, il  nous est quand même arrivé à certains moments d’avoir des doutes sur le chemin à prendre. Et puis, nous avons vu un chemin frayé. Et nous avons su que ce chemin était sûr.. Pourquoi ? Pour qu’il soit frayé, beaucoup d’autres étaient passés par là avant nous. Ces chemins frayés sont donc une garantie et apportent finalement une grande sécurité. Dieu disait par Ésaïe le prophète : « Mes routes seront frayées ». Comme Il le rappelle par Jérémie, en suivant ces chemins là, nous trouvons le repos pour nos âmes.

Ne voulons-nous pas  demander quelles sont les anciens sentiers ? Marchons y.