Il y eut une famine…

Pascal COLLET
12 juillet 2009

Il y eut une famine…

Nous lisons ce matin dans le livre de Ruth les cinq premiers versets du chapitre premier.

« Du temps des juges, il y eut une famine dans le pays. » Dans d’autres temps troublés, il y eut aussi d’autres famines ; le prophète Élie est ainsi envoyé devant Achab pour lui annoncer que Dieu retient la rosée et la pluie. Allons dans le livre du prophète Joël au chapitre premier les versets 10 à 12 : là encore il est question d’une famine. Si nous allons au chapitre deux et aux versets 12 et 13, nous comprenons que cette famine était un moyen de Dieu pour faire revenir Son peuple à Lui. Allons dans le livre du prophète Aggée au chapitre premier et au verset 10 : il y avait une raison voulue de Dieu pour que les cieux se ferment et que les récoltes ne se produisent  pas. Notons que le verset 12 nous précise que le peuple a entendu et compris cette manière de faire. Allons encore dans le livre du prophète Amos, au chapitre quatre et au verset six ; c’était donc bien une oeuvre de Dieu ! Lisez aussi les versets quatre et cinq : nous avons affaire ici à un peuple qui extérieurement rend encore son culte à Dieu, mais il n’est plus dirigé par la crainte de Dieu, mais par ce qu’il aime. Lisons encore dans le livre du prophète Jérémie au chapitre cinq et aux versets 24 et 25. Quelle était ici l’intention de Dieu ? Lisez au chapitre six et au verset 16.

Toutes ces famines avaient donc une signification : on peut dire qu’elles étaient réellement une oeuvre de Dieu. Elles faisaientt partie de Sa pédagogie, et qui plus est, elles  avaient été annoncées à l’avance ! Lisez avec moi dans le livre du Lévitique au chapitre 26 les versets 14, 18, 21, 23, 26 et 27. Nous comprenons donc bien de quoi il s’agit : si je paraphrase ce texte, je pourrais dire la chose suivante : Dieu dit au peuple que s’il ne l’écoute plus dans sa parole, Dieu lui parlera d’une autre façon, et entre autres par la sécheresse et la famine. C’est ce que j’appelle « le mégaphone de Dieu ». Le verset 23 explique pourquoi le peuple de Dieu n’écouterait plus Dieu : il y a une correction à apporter, et le peuple n’en veut pas.

Ceci posé, il faut bien dire que toutes les famines n’ont pas été des messages de Dieu ; par exemple celle mentionnée dans le livre des Actes au chapitre 11 et au verset 28. Cette famine ne doit rien à l’intention de Dieu, mais a été provoquée soit par la folie de l’homme, soit par des circonstances particulières. Tous les événements pénibles de nos vies n’ont pas une signification spirituelle particulière. Tous ne sont pas des messages de Dieu. Donc, il nous faut discerner sous peine de devenir instables, ballottés, exaltés, à la recherche de signification pour tout et pour rien.

Toutefois, Dieu prend aussi son mégaphone. Nous connaissons bien ce texte de Job dans lequel il est dit que Dieu parle tantôt d’une manière, tantôt d’une autre, et l’on n’y prend pas garde. Dieu a donc un vrai problème avec les inattentions de l’être humain, et même quelquefois des Siens. En même temps, Il a une pluralité de moyens. Le premier et l’essentiel, c’est Sa Parole, la Bible. Et c’est là que nous avons un repère essentiel : est-ce que j’écoute Dieu dans Sa Parole ? Mon coeur est-il encore façonné par elle ? Quelle est la place de ma volonté propre quand je suis confronté aux Ecritures ? Se trouve-t-il dans ma vie de la contestation voir de la résistance ? Si c’est le cas, et seulement si c’est le cas, Dieu prendra Son mégaphone, non pour nous punir mais pour nous sauver, non pour nous condamner mais pour nous restaurer, non pour jouer avec nous comme le chat avec la souris mais pour nous attirer tout à nouveau à Lui. Son intention est donc pure et bonne. Comme pour Israël (Osée 2/16), Dieu  nous conduit quelquefois au désert, et là, Il nous parle. Pas là seulement, mais là aussi, en espérant que la solitude du désert ne couvrira pas Sa voix.

Quand Dieu prend son mégaphone, ne faisons donc pas la sourde oreille.

Le départ d’Elimélec et Naomi pour le pays de Moab, nous enseigne que le risque, c’est de ne pas comprendre, ou de ne pas vouloir comprendre quand Dieu nous parle. La vraie solution n’était pas de partir en Moab, mais de revenir à Dieu. Pourquoi rendons-nous difficile ce qui est pourtant si simple : revenir à Dieu de tout notre coeur ? Quand on songe que depuis le mariage des deux fils jusqu’à leur mort, 10 ans se sont écoulés, et donc plus encore depuis leur arrivée au pays de Moab, oui, quand on songe à toute cette période passée à côté de la communion vraie avec Dieu, de la joie de sa présence, quel gâchis ! Et même si la suite du récit nous montrera que Dieu sait toujours tirer du bien de ce qui est mal, ne laissons pas le temps passer si Dieu a pris Son mégaphone, mais revenons à lui.