Pascal COLLET
Nous lisons ce matin dans l’épître de Paul aux Philippiens, au chapitre trois, du verset 5 au verset 11.
Quelle surprise ! Dans l’existence, nous établissons naturellement une hiérarchie en privilégiant ce qui est le plus important. La hiérarchie de Paul a été complètement bousculée. Des choses qui avaient une grande valeur pour lui et pour un certain nombre de ses contemporains, se sont retrouvées complètement dévaluées. C’était des avantages, des gains, elles sont devenues une perte. Par perte, nous n’entendons pas qu’il les aurait perdues mais bien qu’il y a renoncé, dans la fraîcheur de sa conversion à Dieu, et plus tard, avec réflexion, dans son expérience chrétienne. Quelle est la cause d’un si grand bouleversement ? Le verset sept nous dit : «… à cause de Christ. » Le verset huit nous dit : «… à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur… »
Laissez-moi vous lire une partie de ce verser dans la transcription Parole Vivante : « …tout me semble une perte en comparaison du privilège inestimable d’avoir pu reconnaître en Jésus-Christ mon Seigneur. Le bien le plus précieux, celui qui, de loin, surpasse tous les autres, c’est de Le connaître et de Le comprendre de mieux en mieux… ».
Quelqu’un pourrait objecter qu’il s’agit de Paul l’apôtre, et que ces choses appartiennent à des hauteurs ne concernant que les ministères. Certes, Paul eu connaissance du mystère de Christ par révélation, dans le but que ces choses soient écrites à la suite des Évangiles, pour former le fondement des apôtres et des prophètes. Toutefois, les apôtres savaient bien que l’excellence de leur connaissance de Jésus ne leur était pas réservée, mais devait être le lot de tous les disciples de Jésus Christ. Lisez avec moi les textes suivants : Ephésiens chapitre un verset 18, chapitre quatre verset 13, chapitre quatre versets 20 et 21 ; deuxième épître de Pierre chapitre un verset 2, chapitre deux verset 20 et chapitre trois verset 18. Jean mentionnera aussi dans ses épîtres l’importance de connaître le Seigneur. Il est donc clair que nous avons là quelque chose de décisif, qui va influer sur le comportement, les valeurs et le style de vie des chrétiens. Je rappelle que par « connaissance », nous n’entendons pas l’ intellect, mais une communion intime avec le Seigneur.
Comment Le connaissons-nous ? Je crains que trop souvent, par commodité, les chrétiens connaissent surtout Jésus par rapport à leurs besoins : Il est celui qui sauve, qui guérit, qui bénit. Très bien ! Béni soit-Il ! Le connaître ainsi et déjà un réel privilège, mais pourtant, nous le connaissons petitement si nous ne le connaissons que de cette manière. Je lisais cette semaine le chapitre premier de l’épître aux Hébreux, et sa magnifique introduction, exaltant la personne du Fils. « Il soutient toute chose par Sa parole puissante. » Le connaissez-vous ainsi ? « Il s’est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts. » Le connaissez-vous ainsi ?
Ah, connaissons Le, cherchons à Le connaître !
Permettez-moi de vous livrer quelques-unes des conséquences d’une « petite » connaissance de Jésus. S’il en est ainsi, nous sommes incapables de l’adorer comme il convient, car pour adorer il faut connaître. S’il en est ainsi, il est difficile de Le servir, les choses de la terre ont sans aucun doute une part trop importante. S’il en est ainsi, le processus de métamorphose est freiné ou inexistant. Nos difficultés mêmes petites prennent des proportions alarmantes. Le « moi » est notre souci principal. Notre vie chrétienne aura besoin « d’additifs », de « sons et lumière » car Jésus, Sa personne, Lui-même, ne suffit pas à ceux qui Le connaissent petitement.
Je note pour finir, que si Paul avait connu Jésus, si il le connaissait, il le connaîtrait encore, relisez le verset 10 : «… je connaitrai Christ. » Indiquait-il sa foi dans le fait que sa connaissance augmenterait ? Bien sûr ! Et qu’il en soit de même pour nous. Mais il y a plus que cela : quand Il viendra sur les nuées du ciel, je Le connaîtrai dans le pouvoir qu’Il a de s’assujettir toutes choses. Une parole de Lui provoquera la résurrection des Siens. Les vivants seront transformés : en un instant leur corps sera revêtu d’immortalité, d’incorruptibilité, de gloire. Je le connaîtrai ! Quand Il reviendra comme le décrit le livre de l’Apocalypse au chapitre 19 des versets 11 à 16, je Le connaîtrai ! Je connaitrai Ses yeux comme une flamme de feu, les diadèmes sur Sa tête, Son vêtement teint de sang, l’épée aiguë sortant de Sa bouche, je Le connaîtrai comme le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs. Dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre, dans la nouvelle Jérusalem, bien des choses nous échappent aujourd’hui, mais quand on lit que la ville n’a besoin ni du soleil ni de la Lune pour l’éclairer car la gloire de Dieu l’éclaire, et l’Agneau est son flambeau, nous réalisons que notre Jésus illuminera ces réalités, je Le connaîtrai !
Pourquoi donc se contenter de ne Le connaître que petitement ?