Nous pouvons être émus devant la majesté d’un paysage, un tableau de maître, une photo familiale ou la détresse d’une personne. Cette émotion peut nous serrer le cœur comme dans un étau pendant quelques instants. Mais lorsque la compassion se joint à l’émotion, elle nous impose une urgente nécessité d’entraide. Il y a transposition des problèmes dans notre propre cœur. Nous ressentons la peine éprouvée par la personne, nous souffrons de ses souffrances, ses larmes deviennent nos larmes.
Lors de son court passage sur la terre en tant que Fils de l’Homme, Jésus fut fréquemment ému de compassion ; plusieurs fois devant la foule « languissante et abattue comme des brebis qui n’ont point de berger » (Mat. 9/36), pour la nourrir spirituellement et même miraculeusement lorsqu’elle l’avait suivi depuis trois jours sans manger (Mat. 15/32) ; devant les malades qu’Il guérit, les possédés qu’Il délivra. Il toucha les yeux des aveugles (Mat. 20.34). Sa compassion lui fit poser sa main sur les lépreux, geste impensable à cette époque Marc 1/41). Jusqu’à cette pauvre veuve sans espoir possible ; elle accompagnait son fils au champ du repos. Jésus accomplit ce jour-là un de ses plus grands miracles : « Jeune homme, lève-toi ! Et le mort s’assit, et se mit à parler. Jésus le rendit à sa mère. » (Luc 7/14-15)
Notre compassion pour ceux qui nous entourent doit nous pousser à atteindre les causes. Nous ne sommes pas tous docteurs pour tenter d’endiguer la souffrance, enseignants pour détruire les barrières de l’analphabétisme, politiciens pour étudier des moyens adaptés d’assistance et de protection, mais nous sommes chrétiens, et en tant que chrétiens nous savons pertinemment que la source de bien des maux est le péché qu’une multitude refuse de combattre. A cela, nous voulons nous atteler en apportant en tout lieu le puissant remède de l’Evangile. La compassion décuplera notre énergie. Des idées, des conseils afflueront à notre esprit. Nous prendrons les malheureux par la main afin de les amener aux pieds de Jésus. Nous les aiderons à prier, à lire les Saintes Ecritures, à comprendre les grands enjeux de la vie ici-bas, à diriger leurs regards vers les rives infinies pour que leurs cœurs se remplissent de joie, de courage et d’espérance. Au nom du Seigneur et avec l’aide du Saint-Esprit, nous leur ferons découvrir la vie véritable, celle qui se confond avec une éternité de bonheur et de paix en la présence du Père qui nous aime.
« Comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous de sentiments de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. » (Col. 3/12)
Laurent Van de Putte