Pascal COLLET

Lisons Mathieu 24:1-13, notamment le verset 12.
Ce texte ne doit provoquer aucune résignation chez quiconque. La souveraineté
de Dieu (qui ici annonce ce qui sera), nâexclut pas la responsabilité humaine ;
Employer ce texte pour hausser les épaules comme si lâanormal était normal est
une faute. Pour évoquer le réveil au pays des Zoulous, que se serait-il passé si
ce pasteur et ses quelques paroissiens sâétaient résignés à leur état spirituel ?
Ils se seraient certes épargnés une démarche coûteuse, mais ils nâauraient pas
été épurés, seraient allé de mal en pis, et nâauraient pas vécu cette visitation
bouleversante avec toutes ses conséquences.
Lâamour du plus grand nombre se refroidira, ceci est un signe qui sâaccomplira,
mais nous devons en tirer une motivation à veiller intensément sur notre cÅur au
plan personnel pour ne pas faire partie de ce plus grand nombre.
Puisquâil est question de refroidissement, peut-on parler de
« réchauffement » ?
Laissez-moi partager ici quelques indices certains de ce réchauffement.
1-un fort attachement au Seigneur (il est question dâamour dans ce texte).
Nous pensons à un amour pur, désintéressé, à une vive affection qui nous attire
toujours vers Lui. Lâune des marques de cet amour est la réelle préoccupation de
Sa personne : quâen pense-t-Il, cela Lui fait-Il plaisir ?
Bien évidemment, cet amour nous attache à Sa Parole : ce sont ceux qui gardent
Ses commandements qui lâaiment.
Nous avons besoin, non pas de croire que nous lâaimons, mais de mesurer combien
nous lâaimons, car tout amour se prouve.
2-nos priorités.
Nous touchons là le concret de notre existence, de la même façon, toute
proportion gardée, QuâAbraham testé à Morija. 2tablir les priorités, câest
forcément faire des choix. Ceux-ci seront pour lâessentiel, opposés aux
tendances du monde ; quelques-uns coûteront même quelque chose. Le programma
divin du disciple nâinclut-il pas de « perdre sa vie » pour la retrouver ?
Tout cela façonnera une ligne directrice que lâ on peut résumer ainsi : Lui
dâabord, ou Lui après. Il me souvient cette histoire dâun boulanger qui, après
sâêtre converti à Dieu, fût tiraillé pendant 3 ans dans sa conscience : son
chiffre dâaffaire du dimanche était le plus élevé, mais il était privé du
culte ! A un moment, il a fait un choix qui coûtait : fermer la boulangerie le
dimanche, en sâappuyant sur les Ecritures. Quelques temps après, son principal
concurrent lâappelait pour lui proposer de reprendre sa propre clientèle de
demi-gros !
3-surmonter les obstacles.
Nous pensons spontanément à lâéglise dans les pays pauvres, ou à lâéglise
persécutée. Quels obstacles, de tous ordres : distances, absence de moyens de
locomotion, menaces diverses, pressions, risques quelquefois extrêmesâ¦
Nos obstacles à nous sont souvent moindres :certains ont trait à notre confort,
dâautres aux regards des autres, Ã la fatigue, lâhumeur,et dâautres encore Ã
toutes les sollicitations : programme T.V., activités de détente (légitimes mais
ne devant pas prendre la place de Dieu), internetâ¦
Lorsque lâapôtre écrivait : »â¦après avoir tout surmontéâ¦Â », il connaissait
lââpreté de certains combatsâ¦Marchons sur ses traces.
4- la soif de Dieu.
IL y a un vrai contentement pour le chrétien, qui réside dans la communion avec
Dieu et tout ce quâelle apporte. Mais il existe aussi en vain contentement :
1 Corinthiens 4:8 « Dèja, vous êtes rassasiésâ¦Â », semblable à ce
quâon retrouvera à Laodicée, « â¦je nâai besoin de rienâ¦Â ». Ce rassasiement-lÃ
est non seulement infondé mais dangereux !
Il existe un « saint mécontentement » qui est logique : nous lâaimons et
désirons Sa gloire ! Par ailleurs, nous nâavons pas encore tout reçu !
5- la vie de prière, personnelle et collective.
Avant tout le reste et notamment nos besoins, la prière câest « Lui et moi »,
oserais-je le dire, comme deux amoureux !
Elie pria avec instance ⦠et le Saint Esprit tire de ce fait la conclusion
suivante : « la prière fervente du juste a une grande efficacité ».
6- la marque de lâEsprit.
Quâil sâagisse de Son fruit, ou de Ses dons, on ne peut concevoir un
« réchauffement » spirituel sans cela.
« La mort par le froid est une mort lente. Les membres sâengourdissent, la
respiration est saccadée, lâélocution se trouble, la marche se fait peu à peu
claudicante, puis elle devient impossible. Le froid a pris doucement possession
du corps. Il lâenvahit, le conquiert et, dans la phase ultime, lâindividu va
perdre conscience, sombrer dans le coma et mourir ». Cette description morbide
est tirée du journal « le point », et elle décrit la mort physique.
Pour le chrétien, la tentation de ne rien faire lorsque les premiers symptômes
du refroidissement sont là est réelle : laisser lâengourdissement nous
envelopper est certainement ce quâil y a de plus facile, mais, câest la mort
Jésus vomira les tièdes, nâayons aucun doute là -dessus !
« Aie donc du zèle et repens-toi », du zèle non pas ici pour travailler,
témoigner⦠mais pour ne plus accepter de suivre la pente, pour changer ces
pensées qui ont accompagné le refroidissement. Secoue-toi ! Il vient bientôt !