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Etre « gentil » selon la définition latine, c’est être de bonne race.

Rencontrer une personne gentille, aimable, indulgente, qui s’empresse pour nous être agréable, voici une expérience bienfaisante. Nous trouvons de la grâce, de la complaisance, de la générosité et beaucoup d’affection dans cet état d’esprit de grande valeur. Toutefois, il faut savoir que la gentillesse humaine peut devenir un obstacle à la volonté de Dieu.

– Lors d’un témoignage : elle peut enfanter la crainte de parler à une personne très opposée aux vérités divines, crainte de la froisser par nos propos et d’affronter ses réactions les plus vives.

– Concernant le péché : crainte de le dénoncer, lorsqu’il doit l’être publiquement, vis-à-vis de la personne que nous connaissons et côtoyons souvent afin d’éviter des conséquences destructrices. Il est toujours difficile de remuer la fange, mais cela s’avère parfois nécessaire pour retrouver une propreté souhaitable. Se réfugier derrière un secret familial ou confessionnel sans dénoncer l’assassin lui permet de continuer à détruire impunément. Cette gentillesse silencieuse ne comporte rien de spirituel. Elle se teinte de lâcheté face à certaines circonstances.

– Pour une position à laquelle le Seigneur nous appelle : s’effacer devant une personne plus qu’ambitieuse alors qu’un poste d’activités nous est réellement destiné pour le bien communautaire. Dans certains cas, le chrétien n’est pas toujours appelé à céder le pas.

– A l’écoute de la moquerie : l’homme gentil oppose fréquemment un silence constant devant les moqueries répétées dues à sa position chrétienne. Face au tribunal rassemblé pour le juger, Jésus sut être muet, semblable à une brebis devant celui qui la tond (Es. 53/7). Cette attitude du Maître s’avérait indispensable pour devenir le Sauveur des hommes alors qu’il possédait tous les arguments pour se justifier. Mais les moqueries constamment renouvelées de ceux qui nous entourent n’appartiennent pas au même ordre. Nul ne peut nous empêcher de mettre un terme à certaines outrances. Relever la tête et vouloir faire triompher les principes de la vérité que nous partageons font partie de notre combat.

Tant que nous sommes ici-bas, nous ne portons pas seulement les vêtements du sacrificateur, mais le revêtement et les armes du soldat nous accompagnent fréquemment. La guerre spirituelle à laquelle nous sommes confrontés s’accorde rarement avec une gentillesse humaine nous faisant refuser les affrontements, nous plaçant dans une neutralité et une indécision coupables. Au moment de la crucifixion du Seigneur, les vociférations de quelques uns gagnèrent sur le silence d’une foule nombreuse. Est-ce normal ?

L’amour est prêt à tout excuser et tout supporter, néanmoins, la gentillesse a ses limites.

Laurent Van de Putte

Lorsqu’une expérience spirituelle exceptionnelle se produit une fois dans la vie d’un homme, elle le bouleverse sur l’instant et lui est bénéfique tous les jours de sa vie.

Ce fut le cas pour les apôtres Pierre, Jacques et Jean lors de la transfiguration de Jésus. Dans une manifestation extraordinaire, ils le virent s’entretenir avec Moïse et Elie. Perdant le contrôle de son comportement habituel, Pierre voulut dresser trois tentes, une pour Jésus et une pour chacun de ces deux personnages célestes. Les trois disciples vécurent là un temps inoubliable. Des années plus tard, Pierre en parlera dans une de ses lettres.

Ils virent le visage du Maître resplendir « comme le soleil, et ses vêtements devenir blancs comme la lumière ».Une nuée lumineuse les enveloppa. Ils entendirent la voix de Dieu qui leur conseilla le seul chemin à suivre : « Ecoutez-le » en parlant de Jésus. Ils tombèrent la face contre terre et furent saisis d’une crainte violente (Mat. 17/1/9).

Dans ces moments uniques, tout ce qui concerne la foi, l’avenir, le monde spirituel au-dessus de nous, Dieu lui-même, tout prend une nouvelle dimension, une importance dépassant de loin ce qui se passe ici-bas.

La transformation de Saul de Tarse, l’homme qui devint l’apôtre Paul, fut une rencontre du même type. Respirant « la menace et le meurtre contre les disciples du Seigneur », il allait à Damas pour amener liés à Jérusalem les chrétiens qu’il rencontrerait. Sur le chemin, il entendit la voix de Jésus : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » Une lumière puissante avait accompagné ces paroles. Il se retrouva aveugle pendant trois jours sans manger ni boire jusqu’à la venue d’Ananias, l’homme envoyé par Dieu. Après avoir retrouvé des forces, il se mit à prêcher Jésus et toute la doctrine qu’il voulait condamner (Act. 9/1-30).

En nous éloignant dans le temps, ce fut le cas de Moïse face au buisson en feu qui ne se consumait pas (Ex. 3/2) ; de Jacob devant la vision de l’échelle dressée dont le sommet touchait au ciel (Gen. 28/12).

Ne parle-t-on pas aussi de la nuit de Pascal ?

Il est vrai que la conversion de chaque chrétien n’est pas toujours aussi ‘spectaculaire’.

Chateaubriand, l’écrivain français, écrira : ‘Je suis devenu chrétien. Je n’ai point cédé à de grandes lumières surnaturelles : ma conviction est sortie du cœur ; j’ai pleuré et j’ai cru.’

Si le Seigneur distingue au fond de votre être une possibilité de l’accepter malgré tous les méandres de vos actions, il se révèlera. Les certitudes éternelles trouveront place dans votre vie et vous remercierez Jésus, votre Sauveur pour l’œuvre rédemptrice accomplie en votre faveur.

Laurent Van de Putte

Tant que notre vie n’est pas dominée par l’Esprit de Dieu auquel s’ajoutent immanquablement les conseils des Saintes Ecritures, nous sommes handicapés par bien des contraintes, que cela nous révolte ou non. Nous maîtrisons difficilement les convoitises charnelles et nous nous soumettons parfois à la volonté de certaines pensées nuisibles ou impures. Nous plions et exécutons ce qui sera néanmoins suivi de remords, de chagrins et de conséquences néfastes, tout en étant conscients de ce qui nous arrivera. Ainsi est l’homme charnel et sa complexité. Nous nous trouvons bien éloignés des mots et expressions tels que : libre arbitre, liberté, bonheur, paix profonde…

Le cours de ce monde entraîne irrémédiablement nos pas vers le péché. L’habitude de le côtoyer semble en minimiser la portée. L’habitude ! Nous ne condamnons plus avec la même vigueur ce qui nous offusquait tant il y a quelques années. L’habitude, ce pourvoyeur de somnifère capable d’endormir l’âme, l’esprit et le cœur.

Quant à l’horizon de notre destinée, beaucoup ne peuvent prétendre le voir évoluer vers la vie puisqu’ils sont déjà atteints par un des aspects de la mort, sur le plan moral et spirituel. Sachons que rien d’impur n’entrera dans le ciel.

Pourtant, nous pouvons opposer un ‘mais’, un ‘mais’ d’espérance, comme un cri de délivrance.

Quoique réel, cet aspect négatif peut être frappé comme par un éclair de lumière, submergé par les flots d’un fleuve puissant : la grâce de Dieu accompagnée de son pardon, de la vie éternelle, de sa force victorieuse et de son ineffable joie.

« Mais Dieu qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont Il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ. C’est par grâce que nous sommes sauvés… » (Eph. 2/4-5).

Quelle parole d’espérance pour ces chrétiens de la ville d’Ephèse et pour tous ceux qui sont en Jésus-Christ ! Quel bonheur pour son efficacité à notre égard !

Sur la base du sacrifice de Jésus auquel se joignent notre indispensable repentance et notre foi dirigée, nous devenons des hommes nouveaux, libres face aux sollicitations capables de mettre sur nous les liens d’un véritable esclavage. Notre esprit est alimenté par celui du vainqueur ressuscité. Notre être n’est plus tenaillé à pratiquer ce qui nous condamnait.

« Donnez-vous vous-mêmes à Dieu, comme étant vivants de morts que vous étiez, et offrez à Dieu vos membres, comme des instruments de justice. Car le péché n’aura plus de pouvoir sur vous, puisque vous êtes, non sous la loi, mais sous la grâce (Rom. 6/13).

Laurent Van de Putte

Malgré toute la peine qu’il pouvait parfois ressentir, l’apôtre Paul n’hésitait pas à parler sévèrement si nécessaire. A l’église des Corinthiens, il écrira : « Si je retourne chez vous, je n’userai d’aucun ménagement » (II Cor. 13/2). Dans la même lettre, à propos d’un homme qui disait : « Ses lettres sont sévères et fortes ; mais, présent en personne, il est faible, et sa parole est méprisable », il répondra : « Que celui qui parle de la sorte considère que tels nous sommes en paroles dans nos lettres, étant absents, tels aussi nous sommes dans nos actes, étant présents » (II Cor. 10/11-12). « C’est pourquoi j’écris ces choses étant absent, afin que, présent, je n’aie pas à user de rigueur, selon l’autorité que le Seigneur m’a donnée pour l’édification et non pour la destruction » (II Cor. 13/10).

Mais, concernant l’assemblée des Thessaloniciens, son langage s’exprimera bien différemment. Seront mises en évidence : leur foi, leur amour actif, la fermeté de leur espérance (I Thes. 1/3), leur élan fraternel (3/6), leur marche spirituelle afin de plaire à Dieu (4/1).

Pour deux sujets, l’apôtre emploiera cette expression inhabituelle : « Vous n’avez pas besoin qu’on vous en écrive » (I Thes. 4/9). Premièrement, pour un amour fraternel dépassant largement les frontières de leur communauté : « C’est aussi ce que vous faites envers tous les frères dans la Macédoine entière » (4/10). Deuxièmement, « pour ce qui est des temps et des moments » (5/1), que ce soit la connaissance des temps passés, la manière de vivre le temps présent, et tout ce qui concerne l’avenir, « vous n’avez pas besoin qu’on vous en écrive » (5/12). « Vous savez bien vous-mêmes que le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit » (5/1-2). Vous savez, bien, fort bien, très bien, parfaitement bien, selon les diverses traductions.

Concernant le retour du Seigneur, « vous n’êtes pas dans les ténèbres pour que ce jour vous surprenne comme un voleur; vous êtes tous des enfants de la lumière et des enfants du jour » (5/4-5).

Quant au domaine de l’exhortation mutuelle, de la consolation, de l’encouragement, Paul écrira : « exhortez-vous réciproquement, et édifiez-vous les uns les autres, comme en réalité vous le faites » (5/11).

Toutes ces constatations sur l’attitude de l’église des Thessaloniciens demeurent un exemple à étudier et à suivre sur le plan collectif, mais également, sur le plan individuel.

Que l’on puisse dire la même chose de chacun de nous.

Laurent Van de Putte