Nous avons tôt fait d’accuser le ciel, la terre et les hommes de tous les problèmes qui nous accablent. Il y a du vrai pour beaucoup de points. La pollution actuelle ne favorise pas la santé et le bien-être. Est-ce Dieu qui nous l’envoie ? Je ne le crois pas. Des profiteurs plongent des sociétés entières dans le désarroi, provoquant famine, dénuement, mortalité au chiffre étourdissant. Est-ce sous la direction de Dieu et poussés par son amour qu’ils agissent ainsi ? Je ne le crois toujours pas. A l’origine, notre terre n’a pas été créée pour la destruction.
Cette facilité à juger, le regard accusateur tourné vers tout ce qui est proche ne solutionne pas grand-chose. Sur un plan plus personnel, il serait peut-être temps d’entreprendre une analyse différente et reconnaître que bien des malaises ont leur propre source en nous. Pointer le doigt vers nos états de cœur et d’âme est un exercice moins aisé, mais, ô combien salutaire. Réticence et propre justice voudraient devenir une sorte de bouclier vis-à-vis de toute introspection, s’ensuit un véritable combat intérieur que beaucoup refusent d’affronter. Il est si facile d’essayer d’effacer nos manquements avec l’éponge des bonnes œuvres, de parler de nos péchés comme faisant partie de notre nature. ‘Que voulez-vous, je suis né comme cela’. Comment accéder au pardon divin si nous ne nous sentons responsables de rien ? Comment comprendre le mot miséricorde si nous refusons d’admettre le pourquoi du juste jugement qui pèse sur nous ? Notre attitude anéantit toutes les possibilités de salut et d’espérance possibles. L’œuvre de Dieu par Jésus-Christ perd ainsi son maximum d’importance à nos yeux. Foi, espérance, Sauveur, Saint-Esprit, ciel, paradis deviennent des mots inaccessibles à notre compréhension. Nous avons dressé une barrière. ‘Que Dieu se préoccupe du ciel et de ses saints et qu’il nous laisse tranquilles. La terre ? on s’en occupe nous-mêmes’. Quels magnifiques résultats !
Beaucoup de personnes veulent bien un peu de Jésus-Christ. Là encore, rien de spirituel n’est obtenu car les motivations ne sont pas valables.
Dans un premier temps, lors de sa venue sur terre, beaucoup le suivaient à cause de ses bienfaisants miracles. Puis, après celui de la multiplication des pains, Jésus dira : « Vous me cherchez non pas à cause de ce que vous avez vu des miracles, mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été rassasiés » (Jn 6/25).
Même si le Seigneur intervient dans les questions matérielles, est-ce une raison pour le chercher dans ce seul but ? Le rencontrer en tant que Sauveur qui pardonne et purifie, en tant que Seigneur qui transforme notre caractère, anoblit nos sentiments, plonge nos regards vers des valeurs éternelles. Telle doit être l’approche du Maître agréable à son cœur.
Laurent Van de Putte