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Pourquoi faire peser sur lui le terme d’incrédule ? Comme Pierre, Jacques ou Jean, Thomas a tout quitté pour suivre le Seigneur Jésus pendant ses trois années et demi de ministère terrestre. Lorsque le Maître n’avait pas un lieu où reposer sa tête (Mat. 8/20), lorsqu’on ne lui accordait pas l’hospitalité comme ce fut le cas dans un village samaritain (Luc 9/52-53), Thomas partageait le même sort. N’a-t-il pas manifesté sa consécration en acceptant d’aller au devant du danger quand Jésus voulut se rendre à Jérusalem ? Thomas dit aux autres disciples : « Allons aussi, afin de mourir avec Lui » (Jean 11/16). Tout ce temps passé avec le Seigneur, tout ce vécu parsemé de miracles, de délivrances, d’expériences glorieuses génératrices d’espérance et d’enthousiasme semblait prendre fin avec la condamnation du Maître et laissait place à un vide inattendu, insurmontable, un abime béant ouvert devant ses pas.

C’est à cet homme que Jésus réserva une expérience hors du commun quand huit jours après sa résurrection, il apparaîtra de nouveau à ses disciples et lui dira : « Avance ici ton doigt, et regarde mes mains ; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule mais crois. Thomas lui répondit : Mon Seigneur et mon Dieu » (Jean 20/27). De plus, aussitôt, le Seigneur ajouta : « Parce que tu m’as vu, tu as cru » (Jean 20/29).

Malgré toutes les paroles encourageantes enseignées par Jésus au sujet de sa résurrection, tout cela pouvait sembler trop beau pour atteindre la réalité. La peine de la séparation de son Maître alourdissait son cœur et lui faisait prendre cette attitude qui lui vaut encore cette critique injuste. D’autre part, les expériences de résurrection corporelle n’ont jamais fait partie du quotidien de notre terre.

Ce soit-disant ‘incrédule’ associé par Jésus à Matthieu lors de l’appel des douze disciples (Mat. 10/3), nous le retrouvons après l’Ascension dans la chambre haute, au moment de la Pentecôte, uni à ses frères en la foi pour prier, intercéder, louer, célébrer, rendre un culte à son Seigneur (Act. 1/13-14).

L’incrédulité n’est pas une fatalité. Il est toujours possible d’être éclairé afin de ne pas persister dans cette attitude négative concernant les possibilités et les promesses mises à notre portée par le Seigneur (Rom. 11/23). N’est-ce pas son souhait le plus cher, lui qui voudrait que tous les hommes soient sauvés ?

Au fait, connaissez-vous la part réservée aux incrédules ? Si oui, pouvez-vous concevoir l’apôtre Thomas dans une telle condamnation éternelle ? Un peu de modération dans nos propos nous place dans une position mieux équilibrée.

Laurent Van de Putte

Des personnes familiarisées avec la lecture de la Bible finissent par voir se graver un certain nombre de textes dans leur mémoire. Ces textes semblent s’être détachés du Saint Livre et deviennent chers et habituels à leur cœur et à leur pensée. Pourtant, essayez d’en noter quelques-uns et relisez-les dans le contexte où ils furent écrits ; peut-être avez-vous un peu oublié leur origine, alors vous risquez d’être surpris. De toute manière, cet exercice vous enrichira en vous offrant des leçons salutaires.

Voici trois exemples entre autres :

– Il est facile de prier : « Père, pardonne-nous nos offenses », et d’oublier « comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensé » (Matthieu 6/12).

– « Mon Dieu pourvoira à tous vos besoins ». Quelle belle promesse ! Un seul petit mot manque : « ET, mon Dieu pourvoira à tous vos besoins ». Ce ‘ET’ nous relie à l’histoire qui précède notre texte. L’apôtre Paul avait connu des moments difficiles de précarité, non seulement pour lui mais aussi pour l’œuvre qu’il réalisait. Concernant sa personne, il ne s’en souciait pas car il pouvait écrire : « Je sais vivre dans l’humiliation et je sais vivre dans l’abondance » (Phil. 4/12). D’ailleurs, son métier de faiseur de tentes aidait souvent l’équipe qui l’accompagnait. Alors, les chrétiens de la ville de Philippes s’empressèrent de pourvoir à ses besoins et à ceux de son travail missionnaire. Connaissant l’attitude du Seigneur qui voit toute chose et sait rétribuer ceux qui font le bien, l’apôtre Paul pouvait donc écrire : « Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ » (Phil. 4/19).

– Beaucoup de chrétiens disent : « Mon nom est écrit dans le livre de vie ». Mais le contexte de cette expression donne une excellente leçon à ceux qui fixent principalement leurs regards sur les victoires qu’ils remportent. Soixante-dix disciples revenaient de mission rayonnants de joie et disaient : « Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis en ton Nom. » A ces paroles, Jésus tempère et dirige aussitôt leur enthousiasme : « Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans les cieux » (Luc 10/17-20).

Il est bon de mémoriser des textes des Saintes Ecritures qui deviennent des points de repère pour notre vie et notre témoignage ; ceci sans oublier qu’ils sont partie intégrante de la Parole de Dieu. Cette Parole est un tout qu’on ne peut amputer.

Laurent Van de Putte