Il arrive que les moyens pour vivre ici-bas et annoncer l’Evangile se restreignent comme une peau de chagrin ; c’est ce que connut l’apôtre Paul. Voyageur infatigable ayant parcouru bien des pays, effectué des milliers de kilomètres en bateau, à pied et selon les moyens de l’époque, s’étant adressé à des foules dans les villes les plus importantes, le voici contraint de recevoir bien peu de personnes dans l’exigüité d’un simple logis accompagné d’un soldat qui le maintient prisonnier. C’est dans une telle condition que nous le retrouvons à Rome pour la fin de son pèlerinage terrestre, à quelques temps de sa condamnation à mort.
Humainement parlant, n’est-ce pas tout le contraire d’une apothéose ?
Il est écrit concernant le prophète Elisée, un autre véritable serviteur du Seigneur ayant marqué les temps d’une empreinte indélébile : « Elisée était atteint de la maladie dont il mourut » (II Rois 13/14). Et, un peu plus loin : « Elisée mourut, et on l’ensevelit » (v. 20).
C’est bien court comme oraison funèbre !
Que dire encore de ces nombreux serviteurs qui ont semblé briller quelques décennies en apportant à profusion le message salvateur de l’Evangile, ont eu la joie de voir des centaines et des centaines d’âmes touchées par la grâce de Dieu, et se sont éloignés petit à petit dans une forme d’oubli, atteints par quelques difficultés dues à leur âge. Quoiqu’ayant connu un destin exceptionnel, ils nous ont quitté comme la fleur mentionnée dans la Bible : « Toute chair est comme l’herbe, et tout son éclat comme la fleur des champs. L’herbe sèche et la fleur tombe… » (Es. 40/6-7). Les années d’éloignement ont gommé aux regards de beaucoup leur travail accompli, et c’est dans une sorte de solitude qu’ils furent conduits au champ du repos.
Encore humainement parlant, cela vous semble-t-il juste ?
Mais, au fait, sommes-nous encore attachés à la terre au point d’en attendre quelque chose ?
Souhaitons-nous que notre souvenir demeure ancré ici-bas où tout est voué à la destruction ?
La fin de ces témoins fidèles offre un enseignement capital :
Leur espérance n’était pas fixée ici-bas.
Leur activité pouvait être et devait être poursuivie par d’autres.
Ils pensaient que Dieu tient toutes choses dans ses mains.
L’apôtre Paul révèle quelques uns des sujets les plus importants :
« J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi » (II Tim. 4/7).
« …gagné Christ, et être trouvé en lui, non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s’obtient par la foi en Christ… » (Phil. 3/8-11).
Ami ! Qu’attendez-vous d’ici-bas ?
Laurent Van de Putte