Il semble humainement inconcevable que Dieu soit en nous sans que nous ne nous en rendions compte ; c’est pourtant une réalité que l’apôtre Paul signalait aux chrétiens de la ville de Corinthe. « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » (I Cor. 3/16)
Tout disciples qu’ils étaient, les deux fidèles désemparés sur le chemin d’Emmaüs n’ont réalisé la présence du Seigneur Jésus ressuscité qu’après le partage du pain. Dans la peine de l’avoir vu crucifié, ils n’avaient même pas prêté attention aux signaux annonciateurs de sa présence. « Pendant qu’il était à table avec eux, il prit le pain ; et , après avoir rendu grâces, il le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent ; mais il disparut de devant eux. Et ils se dirent l’un à l’autre : Notre cœur ne brûlait-il pas au-dedans de nous, lorsqu’il nous parlait en chemin et nous expliquait les Ecritures ? » (Luc 24/30-32).
Il en fut de même pour tous les apôtres lorsque le Seigneur se présenta devant eux. « Pourquoi êtes-vous troublés…Voyez mes mains et mes pieds, c’est bien moi ; touchez-moi et voyez : un esprit n’a ni chair ni os comme vous voyez que j’ai…Comme dans leur joie, ils ne croyaient point encore, et qu’ils étaient dans l’étonnement … » (Luc 24/36-43). Que de difficultés, que d’oscillations pour parvenir à l’expérience réelle. Cela semble tellement beau, et pourtant, c’était pour chacun d’eux comme pour nous une merveilleuse réalité.
Aveuglée par sa peine, Marie de Magdala regardait le Maître, parlait avec lui, sans le reconnaître. (Jean 20/11-18).
Depuis ces jours chargés d’émotions, de larmes et de joie, d’incrédulité et de foi, d’aveuglement et de révélation, Jésus est remonté au ciel pour faire reconnaître notre nouvelle position grâce à sa victoire du Calvaire, et pour nous y préparer une place éternelle. Afin que nous ne soyons pas laissés ici-bas comme des orphelins dans l’attente de son retour, il nous a envoyé son Esprit-Saint, ce puissant consolateur. Dans les dernières heures de sa vie ici-bas, n’avait-il pas annoncé : « Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure en vous » (Jean 14/16-17).
Comment ignorer la présence d’un tel hôte dans nos vies ? Comprendre cette réalité nous pousse à vouloir transformer notre être en un lieu digne de sa personne, à en chasser toutes les impuretés afin d’y pratiquer un culte qui lui soit agréable. C’est plus que du respect de soi-même car nous considérons que nous ne nous appartenons plus. Nous sommes entièrement à celui qui nous a sauvé.
Laurent Van de Putte