Ego. Ce mot grec qui a tant fait écrire et parler les philosophes, les psychanalystes et bien d’autres personnages.
La Bible nous présente un serviteur couché, paralysé, souffrant, et certainement tourmenté par son état. Ce pauvre malade ne semblait pas en mesure d’employer cette expression : ‘Moi, je…’ A son époque, l’importante proportion de l’esclavage réduisant des hommes à une simple marchandise sur laquelle les propriétaires avaient droit de vie et de mort, pouvait lui laisser entrevoir le pire ; mais il était aimé de son maître, un centenier romain, jouissant de par son grade d’une autorité et d’un pouvoir de décision. Pourtant, malgré toutes ses prérogatives, ce militaire ne dira pas : ‘Moi, je’ comme le font tant de personnes. Manifestant une humilité peu commune associée à un foi indiscutable de logique, il abordera Jésus, priera pour son serviteur, et ajoutera : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit » (Mat. 8/8). Puis, il emploiera le mot « moi » en le plaçant, non pas au niveau de son autorité, mais à celui des autorités auxquelles il est soumis. « Dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri. Car, moi qui suis soumis à des supérieurs, j’ai des soldats sous mes ordres ; et je dis à l’un : Va, et il va… » (v. 8-9).
Le seul qui ait pu employer réellement cette expression est le Seigneur Jésus, lui qui était doux et humble de cœur (Mat. 11/29). La langue d’origine des quatre évangiles nous en donne de nombreux exemples. Jésus pourra dire au centenier : « Moi, j’irai et je le guérirai » (v.7). et après sa conversation avec lui : « Va, qu’il te soit fait selon ta foi. Et à l’heure même le serviteur fut guéri » (Mat. 8/13).
Un des enseignements que nous pouvons tirer de cette histoire nous invite à ne jamais nous placer à un niveau qui n’est pas le nôtre. Ce besoin de paraître trop souvent ressenti chez certains risque de leur causer quelques désillusions sans compter les problèmes qui peuvent en découler.
Ce ‘Moi, je’ prononcé par les hommes est plus fréquemment le fruit de l’orgueil plutôt que celui des possibilités.
Le roi Louis XI disait : ‘Lorsque l’orgueil va devant, honte et dommage le suivent’.
Et, plus près de nous : ‘L’orgueil est en nous comme la forteresse du mal’ (Victor Hugo).
Jésus a pu calmer les tempêtes, guérir et ressusciter, transformer des hommes en les aidant à vaincre le péché. Il a pu apporter la vie là où régnait la misère et la mort. Son œuvre est rédemptrice, universelle, gratuite, glorieuse, porteuse des plus grandes espérances.
Jésus accomplit tout ce qui touche à la vie éternelle.
Il est vraiment le seul qui soit à même de dire : »Moi, je… Je suis » .
Laurent Van de Putte