« Lorsque mon cœur s’aigrissait et que je me sentais percé dans les entrailles, j’étais stupide et sans intelligence» disait Asaph, le psalmiste (Ps. 73/21-22).
L’envie, la jalousie, l’injustice, l’impuissance, la colère que nous ne pouvons laisser déborder pour diverses raisons peuvent susciter l’aigreur.
Asaph attardait son regard sur les méchants de son époque et disait : « Rien ne les tourmente jusqu’à leur mort, et leur corps est chargé d’embonpoint ; ils n’ont aucune part aux souffrances humaines… l’orgueil leur sert de collier…Ils profèrent des discours hautains… » (v.4-9).
Résultat négatif de cette constatation créant la révolte : « Je portais envie aux insensés en voyant le bonheur des méchants » (v. 3).
Cette aigreur peut aussi se manifester lorsque nous regardons les justes avec envie, souhait charnel de posséder ce qu’ils possèdent.
Caïn jalousait son frère Abel pour l’attitude d’approbation de Dieu à son égard (Gen. 4/3-6).
Aaron et Marie connurent une période analogue vis-à-vis de leur frère Moïse par rapport à l’importance du ministère qu’il avait reçu (12/2).
Combien d’autres exemples aussi néfastes jalonnent le temps. Nous avons en chacune de nos personnes une nature prompte à se plaindre, à ne pas connaître un parfait contentement, même dans une période relativement faste. Il serait bon de pouvoir s’exprimer comme l’apôtre Paul : « J’ai appris à être content de l’état où je me trouve. Je sais vivre dans l’humiliation et je sais vivre dans l’abondance » (Phil. 4/11-12).
Mais revenons au psalmiste Asaph. Après s’être aigri devant la surabondance de certains et s’être égaré loin de la paix intérieure, loin d’une joyeuse sérénité, il réfléchira pour comprendre, tournera ses regards vers le ciel et découvrira le sort final des méchants. Alors il ne pourra que confesser sa stupidité et son manque d’intelligence d’un moment. A cela, il ajoutera dans une ardente prière : « Tu me conduiras par ton conseil… Quel autre ai-je au ciel que toi ? Et sur la terre, je ne prends plaisir qu’en toi… Pour moi, m’approcher de Dieu, c’est mon bien ; je place mon refuge dans le Seigneur » (Ps. 73/24-28).
Les objectifs divins mis en réserve par Dieu en notre faveur sont plus réels et plus durables que tout ce que nous pouvons considérer ici-bas.
N’oublions pas que ce « monde passe et sa convoitise aussi » (I Jn 2/17).
« Que toute amertume disparaisse du milieu de vous » (Eph. 4/31).
Laurent Van de Putte