Archives par mois :octobre2015

hi archyive

Ces relations sont fonction du caractère et des attitudes de la personne que nous avons pardonnée. Si son état d’esprit a peu changé, les mêmes problèmes risquent de se reproduire. Soyons prudents devant certains excès.

Lorsque Sylvie et Gérard tissèrent les liens d’une grande amitié avec un couple de leur âge et de leur condition, plus personne ne comptait pour eux. On les voyait constamment ensemble. Week-end, jours fériés, congés annuels passés à l’étranger, tout était partagé, jusqu’au jour de leur séparation.

Aussi grande fut leur communion, aussi intenses furent les disputes et les brisements jusqu’à l’instant où ils se pardonnèrent mutuellement. Par la suite, ils eurent la sagesse d’établir des relations plus normales.

Dans des cas similaires, une certaine distance peut s’avérer nécessaire. Pour d’autres cas, les relations demeurent identiques. C’est l’attitude que nous rencontrons le plus fréquemment.

Les cas sont complexes de par leur multiplicité.

L’assistance du Saint-Esprit, souvent allié aux conseils de frères anciens expérimentés, peut solutionner bien des situations.

Il existe aussi des cas qui permettront un réel rapprochement après le pardon.

Deux familles chrétiennes, se connaissant à peine, virent surgir un conflit de voisinage les opposant sérieusement. Refusant cette situation permanente, ils privilégièrent la discussion intelligente où chacun put s’exprimer calmement.

Ce fut la possibilité de se révéler les uns aux autres, de se comprendre, de se pardonner, de se rapprocher et de s’apprécier. Merveilleuse suite que connurent ces deux familles.

Un exemple encourageant !

Quelques soient les brèches causées, leur réparation est toujours possible chez les chrétiens désireux de paix, de liberté et de gloire pour leur Seigneur.

Les murs de séparation peuvent être détruits.

Il nous faut toujours essayer d’agir pour favoriser la plus étroite communion ; si possible devenir unis en comblant les fossés qui peuvent nous tenir éloignés les uns des autres.

Ces problèmes demandent une grande mesure de sagesse, d’intelligence, de saine réflexion et de conduite spirituelle. Jésus n’est-il pas notre Berger, notre Maître, notre Seigneur, notre Conseiller, Dieu puissant, le Prince de notre paix, comme le prophétisait Esaïe ? (9/5).

Laurent Van de Putte

‘Fermez vite la porte ; je ne veux pas le voir passer !’ La femme qui me parlait pouvait avoir une soixantaine d’années. La pièce était sombre ; les rideaux tirés. Elle ajouta : ‘Mon fils vient de mourir. Il habitait au premier étage, juste au-dessus de moi. Il m’en a trop fait dans sa jeunesse. Je ne veux même pas voir passer son cercueil ce matin’.

Pendant quelques instants, ces propos me laissèrent sans voix.

Le ‘non-pardon’ est un péché et son châtiment nous atteindra où que nous soyons. Fuir vers une autre ville ou un autre pays ne solutionnera pas les problèmes inhérents à notre état de cœur et d’esprit.

Les inimitiés et les querelles, les jalousies et les animosités, les disputes et les divisions sont des œuvres de la chair au même titre que l’impudicité, l’impureté, la dissolution, la magie, l’envie et l’ivrognerie. C’est ce qu’écrivait Paul aux chrétiens de Galatie (Gal. 5/19-21).

Ne pas pardonner nous entraîne inexorablement dans un cercle infernal. Accordons-nous si peu de valeur à notre salut pour le remettre en cause en conservant volontairement des griefs ? « Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses » (Mat. 6/4-15). On ne peut reprocher à l’auteur de ces paroles un manque d’équilibre.

Le ‘non-pardon’ est aussi un sérieux obstacle à l’évangélisation.

Directement ou indirectement, selon les cas, il altère le témoignage de l’église et son principal objectif. Ainsi des âmes ne seront pas touchées en temps voulu, et, au-dessus de tout, c’est une atteinte à Dieu et à sa gloire.

Des mouvements évangéliques prometteurs se sont autodétruits en laissant la zizanie s’installer dans leurs rangs.

Loin de moi le souhait d’agiter le spectre de la peur, mais en tenant de tels propos, je veux crier solennellement : ‘Attention ! Danger’.

Ne jetons pas le saint témoignage dans un cloaque de dissensions qui font le jeu de l’ennemi de nos âmes. Satan nous incitera toujours à ne pas pardonner.

A qui voulons-nous obéir ? Qui désirons-nous servir ?

Point de sainteté sans pardon. Point de présence du Saint-Esprit capable de fuir comme une colombe craintive. Point de salut, point de ciel, point de repos sans pardon.

Il nous faut en être conscients.

Laurent Van de Putte

Ne parlons pas du risque de s’enorgueillir ou de s’accorder une dimension spirituelle supérieure du fait que nous pardonnons, attitude n’ayant aucun rapport avec le christianisme le plus élémentaire.

Nous pouvons craindre que notre pardon soit pris pour de la faiblesse permettant ainsi à une personne de tenter d’en abuser.

N’oublions pas que le Seigneur est notre bouclier contre toutes les conséquences négatives faisant suite à notre pardon.

 

Lorsque nous avons pardonné maintes et maintes fois, nous ne pouvons pas être inconséquents. Ne dit-on pas : ‘Chat échaudé craint l’eau froide’. La prudence est indispensable pour qui ne veut pas subir trop lourdement le renouvellement des difficultés. Néanmoins, ne sombrons jamais dans la méfiance qui n’est pas une qualité spirituelle. Elle serait source d’inquiétude et de tension. Au contraire, ayons cette prudence paisible et confiante qui nous aidera à veiller calmement

 

Pour celui qui a eu besoin d’être pardonné.

Que sa repentance ne soit pas suivie d’une introspection exagérée qui le conduirait vers une tristesse décourageante dont l’origine ne serait pas le Saint-Esprit.

Au contraire, « la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais » (II Cor. 7/10).

Il y a un temps pour saisir la libération du sentiment éprouvant de culpabilité.

 

Ceux qui pensent à tort être coupables.

Le besoin de pardon est quelquefois ressenti par des personnes non fautives. Découvrant que leur fils se droguait et leur fille menait une vie dissolue, Nadine et Roland F. furent en proie à un véritable tourment, cherchant constamment au fond de leur conscience les causes d’un tel échec. Pourtant, leur conduite éducative avait été normale. Ils avaient su allier fermeté et liberté, reproches parfois nécessaires et tendresse.

Acceptons nos torts, notre part de responsabilité, mais demeurons équilibrés. N’ajoutons pas d’autres fardeaux à nos épaules suffisamment surchargées.

Laurent Van de Putte