Un jour ou l’autre, nous rencontrerons des problèmes que nous ne pourrons jamais résoudre malgré nos démarches, notre pardon pleinement accordé, nous connaîtrons l’échec et le brisement du cœur. Néanmoins, réglons le peu qu’il nous est possible.
Quoiqu’ils l’eussent vendu comme esclave à une caravane d’Ismaélites, Joseph, le fils de Jacob, accorda un plein pardon à ses frères. Des années plus tard, Jacob mourut. « Quand les frères de Joseph virent que leur père était mort, ils dirent : Si Joseph nous prenait en haine, et nous rendait tout le mal que nous lui avons fait. Et ils firent dire à Joseph : Ton père a donné cet ordre avant de mourir : Oh ! Pardonne le crime de tes frères et leur péché. Joseph pleura en entendant ces paroles » (Gen. 50/15-17). Ils ne croyaient donc pas à son pardon.
Parce que nous aimons, nous souhaitons effacer toutes les offenses et pardonner, mais il s’avère que notre amour est impuissant devant le refus de trop de personnes.
Dieu peut-il être limité dans ce domaine ? Malheureusement oui !
Son amour ne peut triompher devant le libre arbitre des hommes. Il leur a laissé la possibilité de choisir leur destinée éternelle. Les résultats bénis du pardon n’existent qu’avec la liberté de l’accepter ou de le refuser. On ne peut contraindre quiconque à saisir, à recevoir le grand salut qui est en Jésus-Christ.
Préférer les ténèbres à la lumière, l’esclavage à l’affranchissement, la luxure à la saine joie de vivre, ce sont là des choix pour lesquels l’homme devra rendre compte. Qu’il n’en accuse pas Dieu pour les conséquences. Se donner l’excuse du fatalisme est inacceptable.
Ainsi, depuis des millénaires, Dieu est confronté à une limitation. Celui dont l’autorité peut agir sur tant de choses n’a d’accès qu’auprès d’êtres consentants.
L’expression ‘si Dieu veut’ ou ‘Dieu voulant’ ne s’avère pas exacte dans tous les cas. Pour les hommes qui le refusent, Jésus a des mains qui n’agissent plus, une voix qui ne parle plus. Ils l’ont lié afin qu’il ne bouge plus. Ils croient être parvenus à emprisonner Dieu dans la geôle de leurs rejets.
Quoique ce ne soit pas le souhait du Seigneur, l’enfer existera. Par leur refus du salut, les hommes l’auront rendu obligatoire. Ils sont les artisans de leur condamnation.
Si le Dieu tout-puissant ne peut accomplir à l’égard de chacun son merveilleux plan de grâce, qui sommes-nous pour penser régler par nos efforts toutes les difficultés affrontées ?
Notre pardon ne solutionnera pas toutes choses. Faisons pour le mieux et ne nous décourageons pas.
Laurent Van de Putte